mercredi 21 mars 2007

L'urbanisation

Au Vème siècle, l'Europe se replie sur elle après l'effondrement de l'empire romain, le monde urbain se réduit à un état embryonnaire.

Mais le déclin économique qui suivit la chute est à relativiser. S'il est évident pour Rome et les grandes villes, il l'est moins pour le reste de l'Europe beaucoup moins développé.

En effet ce déclin est compensé par:
- la disparition des prélèvements de Rome
- la persistance des grandes infrastructures et des réseaux de communication
- le système monétaire resté en place
- les nouvelles techniques agricoles des peuples barbares
- le rôle administratif joué par l'église.

La ville redevient un monde de paysans qui se protègent à l'intérieur des murs des raids Magyars, Sarrasins et Normands, et se coupe du reste du monde en ne vivant qu'en relation avec sa campagne.

Le renouveau du VIII siècle:

Après un sommeil afin de réorganiser le territoire, le VIII siècle voit le renouveau du système urbain et économique.

La frappe de la monnaie et la division en monnaie d'argent de l'or permettent d'imprégner toutes les épaisseurs de la société.

Trois facteurs déterminants ont induit ce réveil:
- le monastère a jouer un rôle de pionnier en défrichant, en appliquant de nouvelles techniques agricoles et en remettant en circulation l'argent jusqu'alors tésorisé
- la ville s'est réorganisé autour de son évêque et de son administration en recréant un système urbain
- la reprise du commerce longue distance effectué entre le nord de l'Italie et la Flandre.

1000-1340: une révolution industrielle avortée:

La ville redevient un véritable agent de civilisation (art roman et gothique, création d'université).

L'Europe est un monde bipolaire, s'articulant entre l'Italie du nord et la Flandre, induisant un commerce international ayant des effets urbanisateurs (créations des foires de Champagne). On assiste à une complexification du système entre le mode urbain et rural et leur économie.

Bien que la population urbaine croie, le taux ne sera que de 10.5-11.5 %. Cette croissance n'est due qu'à la pression démographique. Le territoire comporte deux fois plus de villes, cette densification aura pour effet de:
- décroître les distances entre villes et les coûts de transports
- rapprocher les campagnes des villes

Donc ceci aura pour effets non seulement d'augmenter les échanges mais aussi de trouver de nouvelles méthodes plus productives.

Mais les progrès agricoles (charrue, assolement triennal) n'induisent qu'une hausse de rendement et non de productivité, il faudra attendre le XVIII siècle pour obtenir une agriculture aussi performante que celle de Rome.

La ville recherche une spécialisation industrieuse lui permettant d'assurer son hégémonie économique (Liège, Florence). Une proto-industrialisation se met en place induite par la hausse de la consommation, ce qui provoque des flux commerciaux, le tout s'appuyant sur un système bancaire de mieux en mieux organiser (lettres de changes, bourses, guildes).

Mais la société se sclérose:
- les bourgeois ne peuvent être anoblis
- les corporations empêchent les paysans de transformer leurs matières premières
- les grands défrichements posent des problèmes d'écologie causés par la disparition des forêts
- les écarts de salaires entre la ville et la campagne sont trop importants.

La société se bloque, tout les éléments d'une révolution industrielle sont présents mais ne sont pas réunis en un même point afin de jouer des rôles de catalyseurs comme cela se fera en Angleterre.

1340-1440: catastrophes et déclins:

Ce siècle de catastrophes pousse l'Europe à se replier sur elle même:
- la Peste Noire, décimant le tiers du continent
- la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre
- les famines.

Le monde médiéval, par son manque à être évolutif, s'est bloqué. Les facteurs limitant par défaut ont fait exploser une société qui s'était bloquée.

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