Urbanisme dans la Grèce antique

Les invasions doriennes ont mis fin à la civilisation mycénienne (ville organisé autour du palais Cnossos en Crête). La ville libre en Grèce est née au VIIIè siècle av JC : à Sparte et à Athènes. La cité (polis) est avant tout pour les grecs une communauté de citoyens.
L’idée de cité à pris naissance dans la société rurale. A cette époque la cité est liée à sa campagne environnante dont les habitants sont aussi des citoyens de la cité.
Cette conception abstraite de la cité pour les grecs explique que les penseurs ne se soient intéressés que tardivement à l’aménagement urbain.

A l’origine il y a la colline sur laquelle se réfugient les habitants de la campagne pour se défendre de leurs ennemis, plus tard la ville s’étend sur la plaine voisine.
- Distinguer la ville Haute : l’Acropolis ou se trouvent les temples ou le citoyen peut venir s’y réfugier.
- La ville basse l’asty ou se déroulent le commerce et les relations civiles.
Pour les grecs, fonder une ville est un acte politique ; l’élément religieux n’est pas pour autant absent.

Les organes nécessaires à la ville grecque, codes et règles:
- le foyer commun consacré au dieu protecteur : le prytanée qui comprend un autel, une fosse remplie de braises, une cuisine et une ou plusieurs salle à manger. Le feu doit toujours être entretenu et quand il y a départ pour fonder une colonie on emporte le feu du foyer de la patrie.
- Le conseil (boulé) des nobles ou fonctionnaires qui représentent l’assemblée des citoyen se reunit dans une salle : le bouleutérion.
- L’assemblée de citoyen (agora) qui se réunit pour écouter les décisions des chefs ou pour délibérer.
Dans les grandes villes l’agora est un espace aménagé en plein air comme à Athène sur la colline de la Pnyx.
La ville grecque exerce un pouvoir sur un territoire plus ou moins grands.

A partir de 480, on met de l’ordre dans l’anarchie urbaine. Les tracés irréguliers de la trame viaire sont adaptés à la défense. On substitut à ce tracé un tracé prédéterminé dont l’initiateur est Hippodamus de Milet .
La ville grecque est pensée et réfléchie et construite selon des plans d’aménagement.

Les grecs partaient du sentier de chèvre et construisait leur ville en jouant avec le relief (théatre grec ouvert sur le paysage):
- Plan régulier à dominante orthogonal, des rectangles (îlots (16/7, 9/5 ou 4/3)) qui coordonnent une ornementation réciproque des édifices.
- Agora fermée par des portiques.
-Coordinations des implantations des édifices publics de manière à créer une unité dynamique et harmonieuse.
- Aménagement en terrasses des terrains accidentés et liaisons des divers niveaux au moyen de gradin ou d’escaliers.
Il est indéniable que les grecs avaient un souci d’esthétisme, mais celui ci naissait d’une utilisation pragmatique de l’espace et des contraintes d’aménagement qu’ils se fixaient.
C’est là une méthode classique sure et efficace encore maintenant utilisée (Baron Haussmann) avec une trame viaire, des choix des places (nœuds).

Les philosophes grecs ont imposé une création et une organisation de la cité sur des bases scientifiques rationnelles, un urbanisme positiviste que l’on retrouvera quelques siècles plus tard en France avec les hygiénistes.
Le théâtre grec grecs : pas de mur contrairement aux romains : La tragédie grecque a pour décor le paysage naturel.

Les villes grecques ont des principes élémentaires d’aménagement : Hygiène, circulation et défense, Zonage, espace fonctionnel, gestion de l’espace public. Hippocrate dans son livre « de l’air, de l’eau des lieux a été le premier à parler de l’influence du climat sur la santé et le caractère des individus d’ou une implantation des cités sur des terrains exposés à l’est.
C’est à Pergame (époque hellénistique) que ce corpus de principes et de règles a été le plus parfaitement mis en œuvre et a abouti à une grande réussite.
Au delà de cet urbanisme, l’œuvre des philosophes a préparé les esprits à accepter des réglementations d’intérêts collectifs, fait essentiel entre tous, qui montre l’extrême modernité des cités grecques.

Les grecs se sont aussi dotés d’un règlement d’urbanisme, c’est à dire d’un véritable droit de l’urbanisme :
- Système d’expropriation est utilisé pour les grands travaux publics urbains. Travaux décidé par le peuple, une commission est nommée et s’adjoint un architecte. Elle est chargée de prendre les décisions techniques et de passer les marchés et elle est responsable devant l’assemblée tant en matière administrative que financière.
- Un des soucis de l’urbanisme était de protéger l’espace public contre les entreprises des particuliers.
- Veiller à l’enlèvement des ordures.
- Détruire toute construction empiétant sur la voie publique.
Ces différentes réglementations montrent une pression foncière qui devait être forte à l’époque (Milet, Pergame et Priène).